Le dieu de la machine

Description

Née au Canada en 1886, Isabel Paterson est considérée comme l’une des intellectuelles à l’origine de la pensée libertarienne – Jim Powell voit en elle l’une des trois « mères fondatrices » du libertarianisme, aux côtés de Rose Wilder Lane et de Ayn Rand. Isabel Paterson joua ainsi un rôle décisif sur la scène intellectuelle de son temps, de nombreux auteurs voyant dans son ouvrage Le dieu de la machine – The God of the Machine en anglais – publié en 1943, un essai de philosophie politique, d’économie et d’histoire fondateur.

Cette influence sur la scène intellectuelle américaine contraste radicalement avec l’ignorance de la pensée d’Isabel Paterson en France, dont témoigne l’inexistence de traductions de ces travaux – cette traduction de The God of the Machine constitue ainsi le premier effort de traduction de cet ouvrage en français en dépit de nombreuses rééditions en anglais, près de 80 ans après sa publication. Plus largement, cette absence de traduction des travaux d’Isabel Paterson, et le faible nombre de traductions disponibles des grands ouvrages libertariens en français, rappelle à quel point les systèmes de pensée anglo-saxon et d’Europe continentale demeurent antagonistes, à rebours de l’illusion d’une culture politique et intellectuelle partagée au sein du « monde occidental ».

Pourtant, à l’heure de la banalisation du recours à des mesures de restrictions à la liberté individuelle – confinements de populations imposés à grande échelle, couvre-feux à répétition, restrictions à la liberté de l’enseignement, notamment en matière religieuse, interdiction du port de signes religieux dans l’espace public – et à l’impression d’indifférence générale suscitée par ces atteintes au sein des populations concernées, une pensée radicale et foisonnante comme celle d’Isabel Paterson, à contre-courant des idées défendues dans le débat public, apparait grandement salutaire.